"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

vendredi 26 novembre 2010

Karachigate, journalistes pédophiles ou les mamelles actuelles de l'antisarkozysme


Le monde va assez mal en ce moment. Il y a bien sûr cette crise qui n'en finit pas, il y a les conflit israélo-Palestinien qui ne voit pas d'issue (je cite ce conflit pour faire plaisir à ceux qui ne connaissent que celui-là ou font une fixation, et ils sont nombreux), il y a l'épidémie de choléra en Haïti dont tout le monde sauf les intéressés semble s'en foutre, il y a aussi ce conflit entre les deux Corée, mais traité à la hauteur d'un fait divers alors que c'est un danger très grave…
La France au milieu de ces désordres qui agitent le monde ne va pas très bien non plus : la crise, le chômage, les finances publiques en état de délabrement, une identité nationale qui part en vrille… Mais au moins en France on connait le coupable : le président Sarkozy. Il est peut-être d'ailleurs aussi un peu coupable des malheurs de la planète. J'ai lu il n'y a pas longtemps justement un commentaire sur l'affaire coréenne dans lequel le commentateur n'a pas pu s'empêcher de citer le nom du Président de la République. C'est vrai que pour certains ça tourne à l'obsession de telle manière que tout, absolument tout, les ramène à Sarkozy. Peut-être une nouvelle pathologie qui fera la fortune des psys tans que durera le règne de ce dernier.
 
Mais des personnes qu'on qualifiera peu raisonnablement de raisonnables sont de meilleurs artisans de l'antisarkozysme. Eux se limitent aux affaires dans lesquelles le Président n'est peut-être pas impliqué, mais où on peut trouver son nom par divers rapprochements parfois douteux et en tout cas toujours malveillants.
 
Il en est ainsi que cette fameuse affaire des victimes de l'attentat de Karachi de 2002 qui auraient peut-être été tout simplement exécutés pour une sombre histoire de commissions et rétrocommissions non versées. Vous remarquerez que j'emploie le conditionnel. Parce que dans cette affaire comme dans beaucoup d'autres, à moins d'être foncièrement malhonnête, mais ça ça ne manque pas, on ne peut utiliser que ce temps. Mais par les temps qui courent ça suffit amplement pour discréditer quelqu'un même s'il s'avère qu'il n'y a absolument rien derrière l'affaire.
Dans l'affaire de Karachi, on a quoi ? Une hypothèse islamiste et une hypothèse de vengeance suite au non paiement de commissions donnant elles-mêmes lieu à des rétrocommissions. Ces dernières auraient financé pour partie la campagne de Balladur en 95. Et bien évidemment comme Sarkozy était impliqué dans cette campagne en tant que porte-parole, c'est bien lui qui est celui qui a placé la bombe dans le bus qui transportait les ingénieurs de l'armement. C'est aussi simple que ça ! On se demande d'ailleurs si Balladur a jamais existé tant finalement on ne lui demande pas grand-chose. Non, c'est Sarkozy le coupable. On lui a d'ailleurs, pour que tout le monde le comprenne bien, attribué des responsabilités qu'il n'avait pas durant cette campagne. On en a fait le trésorier ou le directeur de campagne, donc l'homme qui nécessairement savait qu'il y avait malversation financière quand ce n'est pas lui qui l'organisait, à condition toutefois qu'il y ait eu malversation, mais là encore ce n'est pas prouvé. Et voilà donc comment on saborde ou tente de saborder un homme à partir de faits qui n'ont pas été établis et à partir d'informations fausses sur les qualités de l'individu. Mais ça ne choque pas grand monde à gauche puisque ça peut servir pour les élections. Et non seulement ça ne choque pas, mais en en rajoute en demandant la mise en place de commissions, en faisant des allusions du type "on ne sait pas si c'est lui, mais il y a quand même des éléments troublants. Et puis vous vous rendez compte, on n'a pas voulu laisser le juge perquisitionner la DGSE, c'est donc que… "(C'est vrai après tout, il n'y a qu'à organiser des opérations portes ouvertes dans les archives des services secrets !).
Deuxième circonstance aggravante, Sarkozy était ministre du budget, donc pouvait avoir eu à en connaitre avec ces fameuses rétrocommissions. Sauf que les rétrocommissions, c'est toujours occulte. On verse des commissions qui sont officielles, prévues dans le contrat, et un ou des heureux bénéficiaires en reversent une partie à un ou plusieurs autres individus qui ne figurent pas dans le contrat. Mais en tout état de cause, il ne s'agit plus là de clauses du contrat, et donc ça ne passe pas par Bercy.
Maintenant lier de supposées rétrocommissions qui auraient bénéficié à la campagne de Balladur à un attentat commis 7 ans plus tard relève d'une acrobatie intellectuelle puissante. En mai 95 les élections sont terminées, et donc la campagne aussi. On peut donc supposer que les rétrocommissions si elles existent cessent. Et même si elles continuent à être versées (on se demande à qui) jusqu'à ce que Chirac y mette fin en cessant de régler les commissions, on imagine mal que Balladur se fâche au point d'aller poser une bombe dans un bus. Le problème des rétrocommissions est donc un problème à découpler de l'attentat, même s'il y a lieu à poursuites (mais contre qui ? Sarkozy en tant que porte-parole semble éloigné de tout danger à ce niveau). Mais comme les comptes de campagne de Balladur ont été validés par le conseil constitutionnel présidé à l'époque par Roland Dumas, et malgré les conditions peut-être pas nettes de cette validation, il y a très peu de chances qu'on aboutisse à quelque chose. Ou alors ça nous mène très loin. N'oublions pas que nous sommes au moment de la signature du contrat en période de cohabitation et qu'il serait étonnant que l'Elysée n'ait pas eu son mot à dire dans le cadre de la signature d'un contrat de vente d'armement.
Reste maintenant les commissions qui cessent d'être versées par Chirac. A ce niveau je manifeste le plus grand étonnement. Car un contrat, même s'il est mal ficelé, doit être respecté, et dans ce cadre les commissions devaient continuer à être versées sous peine de recours en justice, et non de pose de bombe.
Enfin tout ça pour dire que faire de Sarkozy le responsable de la mort de Français en 2002 à Karachi parce qu'il était porte-parole de campagne de Balladur en 1995 relève d'un exercice intellectuel de haut vol. Mais qui aime bien châtie bien et qui n'aime pas châtie mieux encore (on ne parle pas de qualitatif pour le second terme de la phrase).
Mais ça peut fonctionner, la rumeur peut fonctionner. Il suffit de quelques ingrédients qui fonctionnent toujours. Tout d'abord la séquence émotion : des Français assassinés à l'étranger. Puis la séquence indignation : les turpitudes financières des politiques (de droite of course) ont provoqué cet assassinat collectif. Enfin la séquence révélation : la campagne de Balladur ça ne vous dit rien ? Vous ne vous rappelez pas d'un certain Sarkozy qui occupait une place très importante dans cette campagne ? (et de broder sur le rôle de Sarkozy dans la campagne de Balladur). Ben oui, ça fait pleurer dans les chaumières, ça renforce le poujadisme, ça permet de pointer du doigt Sarkozy, cible de toutes les attaques depuis 2007, mais tout ça est un peu vide factuellement. Aussi vide que le programme du PS, ceci expliquant sans doute cela.

 
Un effet collatéral de cette affaire est ce fameux entretien avec des journalistes en marge du sommet de l'OTAN. Un entretien off, normalement. En passant on remarquera la confiance qu'on peut accorder à certains journalistes. A moins que les fuites viennent de l'Elysée, tellement c'est beau.
Donc Sarkozy s'exprime face à des journalistes ou plutôt se fout de leurs gueules pendant quelques minutes avec l'entière complicité de ces derniers qui semblent bien s'amuser. Encore faut-il avoir écouté l'entretien pour pouvoir en juger, ce que certains n'ont certainement pas fait. Sarkozy s'en prend gentiment à un des journalistes qui lui pose une question débile, débile parce qu'elle ne repose sur rien ou sur des on-dit, débile parce qu'on se demande ce qu'il espère comme réponse ("oui je suis coupable de tout" peut-être). Il lui dit qu'il est pédophile parce qu'il en a l'intime conviction et que c'est à lui de prouver désormais le contraire. En fait il ne fait qu'imager ce que lui-même subit régulièrement et notamment dans cette affaire Karachi. Et ça continue pendant un certain temps. Il n'y a rien de bien intéressant à entendre. Mais tout le monde, le Président et les journalistes semblent bien s'amuser.
Ce qui est intéressant maintenant c'est de voir comment est interprétée par certains (à gauche) cet entretien. Certains disent : "Sarkozy a pété les plombs". Ah bon ! Il me semble bien se contrôler pourtant!
D'autre disent : "Sarkozy insulte les journalistes". Belle déformation de la vérité.
Un blogueur, mais il ne doit pas être le seul parle de vulgarité, de fautes de français. Oui sans doute, mais ce n'est pas un discours à la tribune de l'ONU ou une conférence de presse. Restons dans un contexte théoriquement "privé" puisque nous sommes en off.
Si on fait la synthèse de tout ça, on a à faire bien sûr à un Président à la limite de l'illettrisme qui ne se maitrise pas, qui dérape facilement, se livre à l'insulte envers ses détracteurs.
Une chance finalement que le contenu de cet entretien informel ait été mis en ligne pour rétablir la vérité. C'est d'ailleurs pour cela que je soupçonne que c'est un coup monté par l'Elysée qui a voulu ridiculiser des détracteurs (dont certains aspirent aux plus hautes responsabilités) qui s'appuient sur du vent en dévoilant ensuite "l'objet du délit".

   
Voilà donc sur quoi s'appuie l'antisarkozysme. Il ne s'agit pas pour moi ici de défendre l'individu mais de tenter de montrer le niveau des attaques dont il est l'objet. C'est atterrant. Surtout venant de gens qui prétendent exercer les responsabilités dans 18 mois. A moins qu'ils ne s'entrainent pour se claquer le baigneur entre eux puisqu'ils entrent en période de primaires. D'ailleurs les premiers coups sont déjà partis. On va se marrer.

jeudi 25 novembre 2010

Faut-il armer les pompiers ?

 
Depuis quelques années déjà les pompiers sont la cible de voyous de cités, ceux que le politiquement correct de gauche nous invite à appeler " des jeunes". Caillassages et jets de projectiles volumineux à partir des toits des immeubles sont devenus une tradition tellement ancrée que finalement les journalistes renoncent le plus souvent à rapporter les faits comme s'ils allaient de soi.
 
Et pourtant, on doit tout de même se dire qu'il faut être un peu tordu, ou avoir un cerveau rendu à l'état spongiforme sous l'effet de la drogue pour s'attaquer à ceux qui viennent pour aider, parce que le besoin existe ou parce que ils ont été attirés dans une embuscade. Qu'est ce qui peut animer des abrutis pour décider de se faire du pompier ?
Une première réponse me vient à l'esprit si on excepte la débilité profonde de cette racaille, euh pardon, de ces jeunes. Cette réponse c'est la lâcheté. Quoi de plus facile que de faire intervenir des personnes dont la vocation est de sauver, qui ne se réfugieront pas derrière un droit de retrait, et qui donc, même si c'est la peur au ventre se déplaceront, pour ensuite les malmener, menacer leur intégrité physique, et même leur vie. Et comme les pompiers ne sont par armés, c'est une "victoire " assurée sur des gens portant l'uniforme donc représentant quelque part dans le subliminal de ces tarés l'autorité. Ben oui, quoi ! S'opposer à l'autorité quand celle-ci n'a pas les moyens de se défendre, c'est tellement bien. Pourquoi donc s'en priver.
Parce que, comme vous l'aurez sans doute observé, la racaille chasse en meute et quand elle est sure de ne rien risquer. Et là bien évidemment ça ne s'applique pas qu'aux pompiers. N'importe qui peut être la victime malheureuse de ces dégénérés parce qu'il occupe trop de place sur le trottoir, parce que malencontreusement son regard aura croisé celui vide et bestial d'un abruti (accompagné bien sûr), parce qu'il aura voulu "faire son Français" en exigeant la rédaction d'un constat à l'amiable suite à accident, ou simplement pour rien. Dans cette philosophie (quel joli mot pour des sous-hommes) le pompier trouve donc toute sa place.
La parade est donc de faire accompagner les pompiers par des membres de forces de l'ordre apte à répliquer aux agressions, ce qui limite donc les tentations. Quoique les choses évoluent là aussi. Mais passons. Car désormais ça ne suffira plus pour assurer la protection des pompiers.
En effet, la nouvelle technique en vogue n'est plus d'attirer les pompiers dans un guet-apens, mais d'attaquer directement leur caserne. C'est ce qui s'est passé récemment à Chanteloup-Les-Vignes, une localité dont le nom charmant est loin de refléter la réalité. Cette affaire a d'ailleurs été, semble-t-il assez peu médiatisée, comme si cacher la pourriture empêchait les odeurs et son expansion. Enfin, il ne faut pas effrayer le bon peuple, des fois qu'il lui viendrait de mauvaises idées éloignées du politiquement correct. Donc consécutivement à une descente de police anti-drogue, les voyous du cru ont décidé de se venger en attaquant la caserne des pompiers. Ils étaient 40 tandis que les pompiers étaient 12. La caserne a été attaquée à coup de boules de pétanque et de cocktail Molotov. Ou plutôt dans l'ordre inverse car quand les pompiers tentaient d'teindre les cocktails Molotov ils étaient agressés à coup de boules de pétanque. Bien évidemment après qu'ils eurent exprimé leur "juste" colère" les "jeunes" cagoulés sont rentrés chez eux tranquillement. Juste colère en effet due à ce refus de la diversité des cultures, du mélange de la culture européenne et du résultat de la culture du pavot. Remarquez, come ne manqueront pas de le suggérer certains, il n'y a qu'à légaliser les drogues et ça ne se produira plus. Mais en attendant ce jour béni de la dépénalisation, il faut bien faire quelque chose.
 
Donc j'en reviens à ma question initiale : faut-il armer les pompiers ? A cette question, sans hésitation je réponds par l'affirmative. On pourrait d'ailleurs commencer à titre d'expérience par les pompiers de Paris et de Marseille qui sont en premières lignes dans leurs banlieues respectives et qui sont militaires et ont donc appris à manier les armes. Ça ferait peut-être réfléchir les petites frappes à deux fois.